• Réalité sylvestre - Contes septentrionaux

    Réalité sylvestre - Contes septentrionaux
       Je vous présente le deuxième texte, ou plus précisément le deuxième incipit, des Contes septentrionaux, et cette fois-ci il sera plus long. L'histoire a débuté il y a deux ans, mais ne sort qu'aujourd'hui en prenant une nouvelle tournure plus dramatique.

        La lumière se reflétait sur la surface chatoyante de l'eau. On pouvait y apercevoir les pétales écarlates parsemés par la brise légère du printemps. Le ciel se couvrit de son manteau pourpre, peu à peu la fraîcheur s'installait dans la vallée.
       Andrea, le jeune renardeau, décida de sortir de son terrier afin d'explorer le monde coloré qui était enfin à sa portée. Ses petites pattes rousses se posèrent sur le sol encore humide, il entendait le bruissement des feuilles du chêne qui surplombait sa demeure, c'était un véritable petit tableau nocturne idyllique. Le renardeau s'enfonça peu à peu dans la forêt, découvrant mille et une sensations qui n'existaient pas dans le terrier en compagnie de sa mère. Pourquoi ne pouvait-il pas y sortir ? La forêt était si belle. La lune illuminait le sentier de fortune bordant le ruisseau étincelant, la lumière et l'obscurité jouaient inlassablement sous les yeux d'Andrea tandis qu'il continuait d'avancer.


       Le ciel était désormais constellé d'étoiles, le souffle du vent s'était apaisé, le silence régnait en maître. Des hululements naissaient de temps en temps au dessus de sa tête, qu'étaient ces créatures volantes aux yeux d'or ? Non, Andrea ne devait pas avoir peur, s'il était sorti c'était pour retrouver son père. Il ne l'avait pas vu depuis tellement de temps, le renardeau avait peu de souvenirs, comment faire ? Il se souvenait de la douceur de ses gestes, de la chaleur de son museau contre le sien, le jeune glapissait en y repensant. Un jour où la neige était à son acmé, son père alla chercher de la nourriture sur le piémont, mais il n'en était jamais revenu, ils l'avaient attendu des jours, des semaines, sans succès, sa mère redoutait le pire. Andrea voulait revoir son sourire à son réveil.

        Le renardeau se retrouva devant le piémont lorsque la lune fut au plus haut dans le ciel nocturne, un étrange assemblage de bois coupés se dressait devant lui, du feuillage de lierre tombait, non sans grâce, de la toiture de fortune. Se pourrait-il que la personne recherchée soit à l'intérieur ? Andrea gratta la terre afin de s'y faufiler, il y entra de justesse grâce à son petit corps frêle et fluet. La cabane était sombre, pas une seule once de vie y était présente, l'air glacial s'insinuait dans sa fourrure de fortune. Une masse immobile s'imposait au fond de la pièce. Inquiet, il s'avança à pas de loup pour y découvrir, à son plus grand désarroi, son père, dur et inexpressif, son regard vide se dirigeant sur la paroi de bois. Ses yeux étaient différents, ils ressemblaient à deux morceaux de glace. Andrea se terra entre ses pattes pour le faire bouger, cependant le plus âgé restait impassible, il n'y avait plus cette douce chaleur, seulement une austérité glaciale qui inondait son corps. Lui avait-on jeté une malédiction ? Le jeune l'ignorait, il se trouvait dans une telle détresse… « Je vais lui trouver un remède ! » C'est ainsi, que sur ces dernières paroles, la petite boule de poils rousse se précipita à l'extérieur pour trouver de l'aide. Comment expliquer la triste réalité à un jeune renardeau que la mort est irréversible ?

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  • Commentaires

    1
    Samedi 9 Décembre 2017 à 17:33

    Sublime texte, très poétique. Le mots choisis nous immergent complètement dans cette courte histoire. J'aime beaucoup la manière dont tu tournes les phrases, cela apporte une beauté étonnante au conte.

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