•    Cela fait déjà quatre ans que ma vie a été bouleversée.

       Patrie,honneur, liberté dictaient ma vie, mais aujourd'hui j'ai perdu quelque chose de précieux. Les passants ne m'accordent pas un regard, mais comment peuvent-ils le savoir ?
       Je m'en souviendrai jusqu'à la fin des temps, c'était le lendemain de la Toussaint, le jour des défunts. La lune se levait d'une lueur vespérale, les pertes étaient colossales. Nous avions perdu un régiment entier lorsqu'une déflagration surgie des hauteurs enneigées de l'Isonzo : les Autrichiens avaient lancé une bombe au dichlorure, tuant un grand nombre de personnes en quelques minutes, dans d'atroces souffrances. Le moral des troupes était au plus bas, le blizzard et la brume déferlaient dans les monts, la neige tombait dans notre ration de soupe aux choux et la rendait glacée. Je décidais alors d'amener un peu de chaleur dans la tranchée, je pris mon instrument qui trônait au côté de ma baïonnette; certes il était usé par les années mais une mélodie s'en échapperait vers mes camarades. Un staccato s'envola du violon dans toute sa puissance comme pour annoncer l'heure de l'allégresse.

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  • Avertissement : Ce texte est  pour un public averti ! 

    Je me nomme Ysera la Rêveuse, en cette journée spéciale, je vais vous conter l'histoire de l'une de mes vieilles connaissances. Nous sommes à la fin du XIXe siècle, dans l’hôpital victorien exactement. Aujourd’hui est un jour spécial... Vous devinez non ? C’est bel et bien la naissance de l’héroïne de cette histoire…Ou plutôt son histoire.

     

    Une femme s’approcha de sa sœur qui venait d’avoir son premier enfant. Sa sœur lui déposa sa jeune fille dans les bras en prenant soin que la petite soit entouré de son châle d'émeraude. La jeune femme en berçant le nourrisson s’exclama :
    « Tu as vraiment fais du beau travail… Elle est magnifique !
       _ Oui, dit-elle en souriant, ce sera ton tour la prochaine fois. »
      Faisant faire une petite moue à son aînée, la cadette ne peut se réprimer d'un léger sourire avant de se reprendre.
    «Dîtes-moi chère sœur, comment l' avez-vous nommé ?

      _ Lys, elle se nomme Lys.
      _  C'est un superbe prénom, Rachel, comme je l’attendais de toi. Elle te ressemble énormément.
      _ Elle ressemble bien plus à son père, elle a ses yeux sylvestres.
      _ Qu'est-ce sur son avant bras ? C'est bien trop net pour être une tache de naissance ! Cela ressemble à un œil et des rayons du soleil !
      _ Je l'ignore Anne, mais cela a sans doute un lien avec la lignée de mon mari.»

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  •    Le crépuscule se lève, l'indolente valse entame son dernier rituel tandis que les faisceaux bleutés tournoient entre les branchages et se réfléchissent sur un lac phosphorescent. La symphonie de la brise d'été accompagne les halos bordant le feuillage des saules pleureurs jusqu'à la terre parsemé de myosotis. Devant un tel spectacle ma vue se perd dans l'immensité de la farandole naturelle de la forêt, je distingue ces arbres, leurs branches semblent emporter des cordes argentées qui luisent dans l'obscurité naissante, elles effleurent mon visage enveloppant mon être.

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  • Voici une légende écrite dans de vieux manuscrits, ce que je vais vous dire est une traduction et j’espère qu’elle vous fera vivre ce que j’ai ressentis.

         Cette histoire commence dans une vallée européenne. A la fin de l’après-midi on pouvait voir l’ombre des montagnes s’étaler le long de la forêt. Une rivière passait entre elles, les galets scintillaient au crépuscule et reflétaient une lumière rosée. Les moineaux, les écureuils, toute la faune locale commença leur rituel : chercher un endroit sûr pour se reposer et dormir dans les bras de Morphée.  Sur la rive orientale on pouvait voir une famille de cerfs se ressourcer, aujourd’hui une nouvelle tête est apparue, la famille c’est agrandi. Les chouettes et hiboux chantent leurs traditionnelles berceuses, la côte est devenue si paisible en ce début de soirée. Or de l’autre côté de la rivière des chants se firent entendre, un feu de joie fut allumé, une douce odeur parvint, était-elle un bon présage ? En traversant le pont, le sentier principal conduisait dans le petit village isolé. C’est ici que tout se déroula, Astlight. 

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  • Cherbourg, 9 avril 1912

    Ma douce Melinda,

       J'ai bien reçu ta lettre, en effet la nouvelle vie que tu mènes est bien meilleure dans le Maine. Mais ne l'était-elle pas plus agréable en Toscane ? Certes tes parents ont enfin trouvé un métier décent, mais une part de nostalgie s'empare de ton esprit, cela est tout à fait normal ton passé reste ancré à San Gimignano.
       Cela fait un mois que je pense à te rejoindre, pourquoi me diras-tu ? Ceci est bien compliqué à l'exprimer sur le papier, comme le disait ce romancier français que tu chéris tant, Honoré de Balzac, «L'amour n'est pas seulement un sentiment, il est aussi un art.» il avait raison, maîtriser un art est fastidieux, l'amour l'est par conséquent encore plus. Seul la poésie m'aide pour te dire ce que je ressens à l’intérieur d'un tourbillon de doutes. Je n'ai certes, pas le talent de Pétrarque ou de Dante, mais j'ai longtemps travaillé sur ce poème, ceci est un cadeau que tu mérites.

     

    Quand la rose éclot, et que l'aurore enchanteresse
    Sort de sa léthargie. Amour et tendresse
    Illuminent ce petit cœur éclairé.
    Effrois et doutes à toute vitesse se sont envolés.

    Majestueux papillon,délicatement,
    Hume nos coquelicots et lavandes d'antan
    Ses parfums s'harmonisent avec nos plus beaux chants
    En cette douce et longue journée de printemps

    Apparaît un anneau gravé d'or et d'argent
    Scintillant. L'amour ne n'en sera que plus grand.

       Avec cette lettre, tu recevras également une petite boîte en velours dans le colis avec les fleurs et les graines de lys écarlates, dans laquelle se trouve une bague. Je ne pouvais l'apporter avec moi lors de mon voyage, les vols étant fréquent en troisième classe. À mon arrivée sur le quai, je t'attendrai, si tu m'acceptes comme époux, sinon je partirai seul, là où les alizés me mèneront. Je vais monter dans quelques jours sur le paquebot le Titanic, il est gigantesque. J'ai hâte de te revoir. Ne sois pas en retard.

    P.S. : Quelque soit ta réponse, mes sentiments demeurent et demeureront éternels.

    Ton dévoué Raffaele.

     


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